Le Banquet by Platon

Le Banquet by Platon

Auteur:Platon [Platon]
La langue: eng
Format: epub
Éditeur: PhiloSophie
Publié: 2012-02-08T15:40:36+00:00


XVII.

– D’après Aristodème, Eryximaque repartit : « Je t’obéirai, car j’ai eu du plaisir à t’entendre, et si je ne savais pas que Socrate et Agathon sont des maîtres en matière d’amour, je craindrais fort de les voir demeurer court, après tant de discours si divers ; néanmoins leur talent me rassure. »

Socrate répondit : « Tu as bien soutenu ta partie, Eryximaque ; mais si tu étais au point où j’en suis, ou plutôt où j’en serai, quand Agathon aura fait son beau discours, tu tremblerais, et même bien fort, et tu serais aussi embarrassé que je le suis à présent. – Tu veux me jeter un sort, Socrate, dit Agathon ; tu veux que je me trouble à la pensée que l’assemblée est dans une grande attente des belles choses que j’ai à dire. – J’aurais bien peu de mémoire, Agathon, répliqua Socrate, si, après t’avoir vu monter si bravement et si hardiment sur l’estrade avec les acteurs et regarder en face sans la moindre émotion une si imposante assemblée, au moment de faire représenter ta pièce, je pensais maintenant que tu vas te laisser troubler par le petit auditoire que nous sommes. – Eh quoi ! Socrate, dit Agathon, tu ne me crois pourtant pas si entêté de théâtre que j’aille jusqu’à ignorer que pour un homme sensé un petit nombre d’hommes sages est plus à craindre qu’une multitude d’ignorants. – J’aurais grand tort, Agathon, dit Socrate, de te croire si peu de goût ; je sais bien, au contraire, que, si tu te trouvais avec un nombre restreint de gens qui te paraîtraient sages, tu aurais plus d’égard à leur jugement qu’à celui de la foule. Mais peut-être ne sommes-nous pas de ces sages ; car enfin nous étions, nous aussi, au théâtre et faisions partie de la foule. Mais si tu te trouvais avec d’autres qui fussent des sages, peut-être craindrais-tu leur jugement si tu croyais faire quelque chose de honteux, est-ce vrai ? – C’est vrai, répondit Agathon. – Et ne craindrais-tu pas celui de la foule si tu pensais commettre une action répréhensible ? » Ici Phèdre, prenant la parole, dit : « Mon cher Agathon, si tu réponds à Socrate, peu lui importe où s’en ira notre entretien, pourvu qu’il ait un interlocuteur, surtout si c’est un beau garçon. J’ai moi-même plaisir à entendre discuter Socrate ; mais je dois veiller à l’éloge d’Éros et recueillir le tribut de louanges de chacun de vous : payez l’un et l’autre votre dette au dieu, vous discuterez ensuite. – Tu as raison, Phèdre, dit Agathon ; rien ne m’empêche de prendre la parole ; car je retrouverai bien d’autres occasions de causer avec Socrate.



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